14 – (MAJ) Aller à une fête alors qu’on souffre de phobies sociales…

Aller à une fête alors qu’on souffre de phobies sociales…

N’est jamais évident. Cela nous/me demande de gros efforts et que j’ai préféré éviter durant de nombreuses années, de peur de faire face à des crises d’anxiété et paniquer, surtout face à des inconnus.

Il y’a 1 an et demi, j’avais décliné une invitation pour fêter les 50 ans d’un ami, et suite à cela je me suis mal senti parce que cet ami et sa sœur nous avaient rendu des services et que je les apprécie beaucoup. Las de mes crises, je décidais donc de parler à mon psy et lui demander des séances plus rapprochées, et il en a découlé mon parcours chaotique de tcc maintenant en suspens.

Toujours est-il qu’un autre ami fête son anniversaire dans quelques jours et que je suis très anxieux à l’approche de la date fatidique, d’autant que j’ai vu la liste des invités qui inclus plus de 10 personnes que je n’ai jamais rencontrées et très peu que je connais déjà – dont mon épouse, l’ami en question et deux ou trois autres personnes.

Je cherche dorénavant des astuces pour réussir à aller à cette fête, tout en redoutant une série de crises de panique, de ne pas savoir de quoi parler avec qui, en dehors des 3 ou 4 personnes que je connais, ou devoir même me limiter qu’à mon épouse.

Repartir de la soirée ne sera pas évident car la fête a lieu dans une autre ville, certes pas très loin, mais sans véhicule et sans trains de soir, je vais dépendre d’une organisation très difficile à gérer avec un des hôtes, ne voulant pas déranger l’ami qui fête son anniversaire – afin de nous reconduire chez nous.

Rester toute la soirée risque d’être très compliqué, et dormir sur place n’est pas à l’ordre du jour puisque j’ai déjà tenté cela chez ces amis le mois dernier et que j’avais peu et mal dormi. Pour l’instant, donc, je vais devoir rentrer quoi qu’il en soit, et je stresse énormément quant à l’organisation.

Mais alors, pourquoi stresser tant ? Quelles pensées traversent donc mon esprit lorsque je veux aller à une fête ?

Que je ne pourrais pas converser, parler convenablement, que je parraiterais  stupide, ou mal poli parce que je ne sais pas forcément toutes les étiquettes sociales…

J’ai déjà eu des occasions où je me trouvais seul dans un coin et que personne ne m’est adressé un seul mot de toute une soirée…

D’habitude, je n’ose pas non plus intervenir dans des discussions, même quand j’ai des idées à partager sur les sujets débattus. J’ai grandi dans un environnement où je n’avais pas le droit à la parole ni à une opinion. Je devais me taire, écouter et adhérer à toutes les idées qui m’étaient assenées comme des vérités absolues… parler était sévèrement puni, surtout si j’osais poser une question allant à l’encontre des ‘’enseignements’’ forcés dans ma psyché. Alors, j’ai appris à me taire, par instinct de survie, car il en allait bien de ma vie qui était en danger durant ces années et depuis, il m’est devenu quasi impossible de casser cette programmation de jeunesse et c’est une des raisons pour lesquelles je me trouve dans cet état actuellement, à l’âge adulte. Ces traumatismes répétés durant plus d’une décennie ont causé de graves séquelles psycho-affectifs et des difficultés à me défaire d’automatismes forcés.

Ces années formatives ont été également accompagnées de paroles et d’actes réprimant et détruisant ma confiance en moi, au lieu de m’aider à la former. Adulte, il s’avère très compliqué de se forger cette confiance par moi-même et ce malgré quelques expériences de vie positives : j’ai pu travailler, former quelques amitiés, épousé une femme très patiente et aimante. J’ai pu aussi développer quelques talents et me défaire d’une partie de mon passé douloureux, mais tout cela ne suffit pas car je n’ai pas réussi à me forger tout seul sans dépendre des avis de mon entourage et c’est bien là une des sources de phobies sociales : le besoin d’approbation des autres, de l’affection, et d’appartenance que chaque personne éprouve est multiplié, décuplé, chez une personne comme moi.

Je sais également, surtout après avoir écouté des témoignages sur youtube, que mes peurs sont illogiques, et pas totalement fondées sur la réalité, car j’ai bien eu aussi de bons moments sociaux. Mais, les phobies, par nature, ne sont pas ‘’logiques’’. Elles sont juste ‘’explicables’’, et sont tout le temps présentes, que j’aille à peu près bien ou très mal. Elles s’activent au quart de tour et me pourrissent la joie et l’expérience qui pourrait devenir positive, car je me bloque dans des cycles de peur-adrénaline-peur, interminables et automatisés ; des réactions qui remontent au développement génétique de la race humaine, depuis les temps préhistoriques où l’inconnu signifiait danger.

Le problème est donc une sur-réaction au stimulus social, automatisée et difficilement contrôlable par le phobique social que je suis.

Savoir tout cela intellectuellement ne suffit pas, car la difficulté réside dans la réaction émotionnelle et instinctive : et si ces gens inconnus me voulaient donc du mal ?

Pour me défaire de ces phobies, je comptais sur un psy tcc. Dorénavant et jusqu’à nouvel ordre, je dois compter sur moi-même, et la patience de mon entourage. La patience face à un mec qui a la quarantaine et qui ne sait pas bien s’insérer dans les situations sociales auxquelles il est convié et qui lui causent tant de souffrances, des crises de panique et des évitements répétés…

MAJ du 25/02 : je ne suis pas du tout prêt à affronter une telle fête où je ne connais pas la majorité du monde ; j’ai décidé d’éviter de me forcer et risquer la cata, il me faut trouver des outils pour avancer sur ces points avant de me lancer les yeux fermés