jeudi 11 février 2016

4- Un cheminement chaotique



L’idée de créer ce blog m’est arrivée suite à un cheminement chaotique. En effet, depuis des années j’évitais un grand nombre de situations sociales, sans savoir que je souffrais de ‘’phobies sociales’’ et que j’avais une ‘’personnalité évitante’’, des termes que j’ai appris l’an dernier.

Durant des années, j’évitais donc, et me pensais juste introverti et que je détestais la compagnie des gens - enfin, les gens que j’appréciais étaient peu nombreux, et les autres, je les évitais.
Un ami que j’apprécie beaucoup a fêté ses 50 ans, et comme je savais que la majorité des invités m’étaient inconnus, j’avais décliné d’y assister, par peur d’avoir un malaise, et c’est après ce refus de participer que je suis arrivé à un état de lassitude face à mes peurs de telles situations, que j’évitais depuis si longtemps, et que je décidais de demander à mon psy habituel de le voir plus souvent pour tenter d’améliorer cette condition.






Ce psy m’a proposé de contacter quelques autres thérapeutes de ma ville ; spécifiquement un psy qui fait ce qui s’appelle une TCC : la thérapie comportementale et cognitive, supposément reconnue pour ses bienfaits et efficacité à traiter, entre autres, ce type de peur des autres.

J’ai passé donc plusieurs appels pour trouver un de ces thérapeutes, qui puisse me recevoir en consultation relativement rapidement, d’autant que depuis quelques temps (à ce moment-là), il m’arrivait de plus en plus souvent d’avoir des crises de paniques, surtout dans les transports en commun en heures de pointe (mais pas uniquement).

Après un premier rendez-vous de montage de dossier, ce psy m’a suggéré deux ouvrages dont je parlerai dans des postes à part : la peur des autres, et la dépression en 60 questions.
Par la suite, de séance en séance, ce thérapeute me demandait d’établir des listes, mais à chaque nouvelle séance me disait que je n’avais pas fait ce qu’il souhaitait, et qu’il voulait ‘’comme-cela’’ à la place. Suivant ses nouvelles instructions, je revenais la fois suivante, pour une demande d’une autre forme de liste, et ce sur 5 séances en 1 an.

La dernière date de Janvier 2016, où, non seulement il m’a redemandé encore une fois une liste, mais cette fois à mon commentaire que j’avais l’impression de stagner et que je ne faisais que des listes depuis un an, il m’a répondu d'une façon que j’ai trouvé des plus condescendantes: ‘’vous verrez ça quand ce sera fait ; c’est trop complexe, je ne peux pas vous l’expliquer’’, phrase qu’il a prononcé tout en remplissant la feuille de soin, m’acculant face à un départ  inéluctablement imminent, me privant d’exprimer toute autre idée ou demande expresse d’autres exercices pour améliorer ma vie lors de situations sociales…
En fixant la date de la séance suivante, il m’a proposé une heure donnée. Quand je lui ai répondu que j’arriverais un peu en retard parce qu’il me recevait de toutes manières une heure en retard à chaque fois, il a repoussé tout bonnement l’heure officielle du rendez-vous, d’une heure !
Cette fois, je sortais de la séance encore plus désemparé que toutes les précédentes cumulées et me suis senti en échec total : celui de ne rien avoir eu de plus qu’une liste supplémentaire à faire, et celui de ne pas avoir pu m’affirmer d’avantage face à ce psy TCC.
Trouvant tout cela bizarre et choquant de sa part, j’ai tenté de trouver des informations concernant le parcours normal d’une TCC. J’ai questionné une amie psy qui s'y connaissait un peu, mais, n’étant pas spécialiste, elle n’a pas pu m’aider à y voir plus clair.
J’ai trouvé le numéro de l’association des psy tcc sur Paris, que j’ai appelé pour avoir une réponse des plus décourageantes : nous sommes là pour les thérapeutes qui veulent se former mais on a rien pour les patients, et il n’y a aucun suivi des thérapeutes… super ! donc, n’importe quel thérapeute peut apprendre, et après, faire à son goût, y compris mal informer les patients, et personne n’en saurait rien ?!

J’ai pu contacter mon psy habituel entre deux séances, pour lui demander s’il avait retrouvé la liste qu’il m’avait donné il y’a plus d’un an et demi. Malheureusement, non, mais il m’a proposé de contacter un service du CHU. Après une dizaine de jours de course téléphonique pour avoir la personne désirée, j’ai enfin pu lui parler : une spécialiste tcc qui a trouvé très bizarre que mon psy tcc me faisait encore faire des listes, une étape que l’on a supposément qu’aux débuts de la thérapie, mais certainement pas au bout de 15 mois !Sur ses conseils, j’ai pu confirmer mon envie : j’ai stoppé ma thérapie avec ce psy qui ne me convenait pas (il n’a d’ailleurs même pas posé de questions au téléphone lorsque je lui annoncé mon annulation !). La personne du CHU a pris mes coordonnées et me contactera une fois que sa collègue partant en arrêt maternité sera remplacée, possiblement pour prendre la suite de ma thérapie là-bas. Je compte la relancer dans quelques temps, pour m’assurer ne pas avoir été oublié sur un post-it.

Entre temps, dès la mi-décembre (2015), entre deux rendez-vous et durant une période de multiples événements sociaux, j’ai entrepris des recherches du côté de youtube : des vidéos de témoignages de personnes qui souffrent comme moi de phobies sociales, de crises de panique, et récemment élargi à la cyclothymie. J’ai aussi écouté des thérapeutes parlant de la tcc, des phobies, de techniques etc.

J’ai trouvé un certain nombre de vidéos proposer de bonnes idées, dans la foule des vidéos – en français et en anglais- sur ces sujets, une foule de vidéos qui parfois se répètent, et parfois désinforment – ou n’apportent rien. J’ai tagué les meilleurs pour y revenir, et vous en parlerai dans des postes séparés.

Certaines personnes m’ont aidées, sans le savoir, pas encore, car je n’ai pas encore osé commenter leurs vidéos. J’ai, néanmoins, décidé de franchir ce cap, très prochainement, pour remercie et rendre aux autres, dans un échange de bons procédés… en société.
Et voilà, je me suis dit qu’en France, ou du moins dans ma ville, les choses semblent complexes. Au Québec, j’ai bien l’impression que la TCC est bien plus efficace – mais ça, aussi, j’en parlerai ailleurs.

Réalisant que certaines personnes ‘’phobiques sociales’’ n’ont pas toujours les bons outils d’affirmation personnelle face à un des thérapeutes, je me suis dit qu'en partageant cette expérience, elle pourrait aider ces personnes à faire tilt : si votre thérapeute n’aide pas du tout, je conseille de chercher plus loin et au besoin, d’en changer. Un délais dans la thérapie est plus salutaire qu’une stagnation, ou, dans mon cas, d’un recul…

Si je n’avais pas démarré ma propre thérapie et expositions aux situations sociales, avec plus ou moins de réussite, de difficultés et batailles internes constantes, je savais que je me dirigeais droit vers l’incapacité totale : vers la réclusion, sans même pouvoir réaliser les démarches et courses quotidiennes.

Voulant à tout prix éviter de couler sans la pression, je me suis aussi mis à tenir un journal de bord, depuis quelques jours. Tout outil pour avancer est bon !

Je vous souhaite une fois de plus la bienvenue sur ce blog et merci de votre écoute.

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