mercredi 17 février 2016

11- Traumatismes et conséquences



***avertissement de déclenchement de traumatisme***

Outre un certain nombre de phobies et la cyclothymie, je souffre aussi d’état post-traumatique, suite à de nombreux traumatismes de jeunesse. D’ailleurs, une partie d’entre eux sont en à la source du développement des phobies, qu’elles soient sociales ou les autres.
Ma figure parentale m’avait soustraite au reste de la famille, et durant ces années m’avait tout interdit : lire, écouter ou jouer de la musique, regarder la tv, jouer à des jeux en tous genres, parler aux autres enfants pour me faire des amitiés. Parler aux filles également m’était interdit, pour d’autres raisons.


Tout acte jugé contraire aux règles était sévèrement puni : coups, enfermement dans les wc exiguës, aller au lit sans repas.
Des paroles ''dépersonalisantes'',  démoralisantes, retirant le droit à l’opinion, toutes abusives, m’étaient répétées inlassablement. Tout était fait pour me robotiser, me rendre incapable de toute réalisation dans la vie, me bloquant, me traumatisant à chaque instant.
Durant les vacances scolaires, je rendais visite à d’autres membres de la famille où je bravais ces interdits et pouvais regarder la tv, écouter la musique.
Je lisais en cachette, m’instruisais comme je pouvais. J’apprenais du monde extérieur.
Depuis, j’ai réussi à refaire une partie de ma vie : je suis revenu au berceau, pu développer quelques amitiés, me marier. Je regarde la tv, écoute la musique, quand je veux.
Mais, tout cela a un prix : l’état post traumatique, qui me guète à chaque instant. Je suis tout le temps sur mes gardes, car il m’est arrivé des centaines de fois d’avoir des ‘’flashback’’ comme on dit en anglais, et qui a été traduit en Français sous le terme ‘’syndrome de répétition traumatique’’. Ces termes veulent dire la même chose et désignent soit des rêves nocturnes, ou diurnes, dans lesquels l’on revit l’expérience traumatique, avec plus ou moins d’intensité, régularité et avec toutes les émotions qui avaient été présentes lors de l'événement traumatique initial : angoisse, terreur, horreur. Durant ces moments, l’on entre souvent en état de choc, bloquant toute action consciente, car la psyché est occupée ailleurs : coincée dans la mémoire qui redevient totalement et irrévocablement réelle.
Tout cela m’est arrivé de nombreuses fois, avec ou sans cause/stimuli apparent. Je me souviens, par ex, d’une fois où je m’était coincé dans une telle boucle alors que je traversais la rue pour aller à un magasin, et en une seconde j’avais tout d’un coup réalisé qu’une voiture arrivait et que je marchais alors que le piéton était au rouge. De suite, j’ai reculais pour regagner le trottoir et faisais signe d’excuse au conducteur de passer.
Depuis, j’ai trouvé une parade : j’écoute de la musique en allant faire de telles courses, car elle m’aide à me recentrer et être totalement conscient et ainsi, ma psyché n’a plus eu des flashback dans ces conditions-là (mais continuent dans d’autres circonstances, surtout chez moi).
Comme vous pouvez vous en douter, ces syndromes post & répétition traumatique ne sont guère faciles à gérer ni très plaisants à vivre. Ils sont souvent en attente, dans un petit recoin, prêts à bondir et me bloquer. Pour limiter j’ai la musique, et je dois absolument être 100% conscient et prêt à les reconnaitre, sous peine d’entrer dans une boucle de répétition et m’y coincer.
La méditation régulière m’aide à limiter le nombre de flashbacks, et rester actif, et alerte à limiter leur impacte. Je n’ai, pour l’instant, pas réussi à les éradiquer. Je crains même que cela soit impossible.

2 commentaires:

  1. oh mince :o
    c'est horrible ce que tu as vécu :'(
    Maintenant, il n'y a personne pour te réprimander tu peux enfin souffler.
    Bon je pense que ça ne t'aide pas des masses mais bon hehe :)

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  2. sisi, ta présence m'est salutaire :)

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