dimanche 21 février 2016

12- Phobies sociales et amitiés


Avoir des phobies sociales est très bloquant et a retardé mon développement émotionnel, 
ajoutant aux retards dues à mes séquelles traumatiques et à ma jeunesse.



En effet, j’ai mené une vie cloisonnée, sans réelles amitiés, pendant des années (enfance, adolescence, et début de ma vie d’adulte).
Je restais à l’écart de la majorité des camarades de classe, préférant m’évader dans la lecture ou l’ornithologie : je suivais – à l’aide de jumelles- des oiseaux migrateurs, des rapaces, des cigognes. Je m’amusais à les compter et annoncer le résultat à l’équivalence de la LPO (je vivais en dehors de la France).
Parmi mes camardes, j’avais un meilleur ami, mais en qui je ne pouvais pas me confier totalement.

Interdit d’amitiés par ma figure parentale du moment, je me renfermais, me recroquevillais de plus en plus à l’intérieur de moi-même. Je m’étais créé une carapace, telle une tortue, pour m’y cacher et me réfugier.
Tout cela a contribué à mes anxiétés et phobies sociales, mais aussi grandement déprimé. Je me sentais déjà différent des autres enfants, en vue du mode de vie opprimé que je menais, ainsi que de mes convictions (philosophie végétarienne) et passe-temps radicalement distincts de ceux de mes camarades.
D'ailleurs, ces facteurs ont contribué aussi à la répétition d’épisodes de déprime, dont je souffrais et souffre encore à des intensités variables, de façon plus ou moins continue, plus ou moins chroniques. Mais, je savais aussi les risques de médicaments psy, des effets secondaires indésirables et les possibilités de dépendance, alors je les ai toujours et systématiquement refusé. 
Je préfère me traiter avec les plantes médicinales, un sujet qui me passionne depuis plus de 30 ans (déjà !), méditer et tenir leur effet sous contrôle – même si cela est parfois limité et rendu difficile par ma cyclothymie.
Depuis une quinzaine d’années, je me limitais surtout à des amitiés en ligne ; le contact étant en générale l’écrit par email ou service de tchat, je ne me confrontais pas à mes anxiétés grandissantes. Je les évitais. Mais, depuis deux-trois ans, je rencontre d’avantage de personnes, avec qui je partage certes pas mal de points en commun, mais qui, en m’exposant dorénavant de façon plus régulière à des rencontres et évènements sociaux, a révélé au grand jour l’ampleur de mes anxiétés et phobies sociales.
J’ai souvent et presque systématiquement des difficultés à accepter des invitations, que ce soit pour rendre visite ou recevoir, ainsi qu’aller à des endroits ensemble : en parcs publiques, en cafés/bar, aller au ciné : chaque fois, je frise ou dépasse la crise de panique et après m’être calmé, pendant des jours je fais des vas et viens avec cet état de panique pendant l’organisation qui se doit méticuleuse et restreindre le nombre d’expositions à ces stimuli si propices à créer de telles crises en moi.
Je suis reconnaissant envers les ami-e-s qui ont compris mes difficultés et ma souffrance, et sont patients avec moi. Sans cela, je ne pourrais pas avancer, et en effet, pendant un temps je me sentais glisser inexorablement vers l’incapacité à sortir : je devenais un reclus.


C’est pourquoi je m’étais lancé dans la TCC, que j’ai arrêté comme j’ai expliqué ailleurs dans ce blog, et que pendant que j’attends la suite j’ai pris sur moi de m’exposer régulièrement et fais ma propre thérapie à l’aide des vlogs sur youtube, deux livres que j’ai commandé et reçu, ce blog, et surtout mes ami-e-s : merci à vous, surtout à mon épouse, ma meilleure amie !

3 commentaires:

  1. C'est un billet très touchant :')
    J'espère que ça ira vite mieux pour toi.
    Courage, tu n'est pas seul ! :)

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  2. Oh tu es végétarien aussi ? :) Cool ! ^^

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  3. Oui, à part les rares œufs achetées à une dame au marché, je suis même carrément vegan.

    Merci de tes encouragements - j'ai vu que je n'étais pas seul à souffrir de tout ça durant mes recherches d'outils en trouvant des témoignages très nombreux sur youtube

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