mardi 15 mars 2016
33 - suites de lecture (cognitive therapy) - 1
Au post 25 je détaille ma lecture de Cognitive therapy, qui date certes de 1976 mais qui me semble encore pertinent. Je viens maintenant partager un peu d'idées qui me viennent à la lecture du chapitre 4 concernant les schémas cognitifs dans les troubles affectifs.
Tout d'abord, je sais intellectuellement avoir mal interprété des événements douloureux dans mon passé si compliqué, et que parmi les conséquences, mes phobies sociales s'en sont développées.
Revenons en arrière, vers ce passé, justement.
Je suis ado, mon autorité parentale qui m'a retirée à l'autre quelques années auparavant m'élève avec des règles très strictes et privatives, avec de nombreux abus psychologiques et physiques. Je vis avec des interdits, dont celui de me tisser des liens amicaux avec mes camarades de classe, tout comme avec l'absolue privation de liens amoureux, l'interdit étant élargi même aux flirts que tout ado devrait pouvoir développer et améliorer dans son cheminement de vie normal...
Ne trouvant pas de vraie solution face à ces obstacles et les punitions répétées lors de rares tentatives de rebellion m'ont fortement inhibé socialement et je développais à ce moment là de ma vie un manque de confiance en mes capacités, si enfermées en moi-même sans possibilité d'expression et maturation.
Des pensées automatiques d'interdiction étant désormais associées à toute situation sociale, j'avançais dans la vie avec des craintes de paraître ridicule, stupide, inintéressant, ne sachant pas les étiquettes sociales normales. Certes, j'avais encore des camarades de classe avec qui je conversais parfois et avais un meilleur ami parmi eux ; mais dans l'incapacité à m'ouvrir convenablement à mon meilleur ami, d'une part, et d'autre part les peurs installées, je m'isolais et devenais de plus en plus un marginal intello.
Je me mettais à l'écart durant la récrée, lisant des livres ou suivais des oiseaux avec mes jumelles, au lieu de participer aux jeux.
Peu à peu, je devenais un loup solitaire et m'y complaisais... et mes cognitions s'enfonçaient en moi sans mon consentement ni ma conscience. Je me pensais juste ''ainsi'', un ado différent mais tant pis, je n'ai pas le droit et c'est ainsi partout... de mon cas précis, je faisais une généralité en pensant que les autres familles faisaient pareil et que je ne devais pas être si différent... (et ,oui, le trouble cognitif se veut illogique par nature, sinon on aurais pas de trouble!).
Et voilà, les années passèrent et maintenant adulte, je suis pire qu'avant, car je n'était même pas diagnostiqué avec ces phobies sociales, alors je ne risquais pas avoir d'aide et encore moins en guérir!
Dans cette ''condition'', il y'a plusieurs facteurs très difficiles (condition, car je me suis auto-conditionné suivant le conditionnement de ma figure parentale si abusive), est que ça ne se voit pas! En effet, avec des personnes que je connais, je suis à l'aise et change sans soucis particuliers ; je souris, j'écoute et parle...mais, en amont, j'avais déjà la difficulté de me lier, de tisser les amitiés...
Depuis deux ans environs, j'ai eu un changement presque total dans mes amitiés : j'ai coupé les ponts ou des personnes l'ont fait avec moi à peu près au même moment, et rares sont les ami-e-s que j'avais avant et qui le sont encore...
Depuis deux ans, je me suis fais de nouvelles amitiés, d'avantage locales que distantes et qu'en ligne... certes, un progrès dans mon cheminements si long et difficile, mais ces nouvelles personnes apprennent qu'avec le temps et au travers de rencontres et discussions que j'ai des phobies sociales dont ils et elles ne se doutaient pas forcément au début...
C'est aussi au travers d'invitations que j'ai dû décliner en expliquant ma situation actuelle de phobique social pour éviter que mes ami-e-s attachent de fausses idées sur mes raisons, car je sais combien cela est facile de penser que l'autre n'a rien à foutre, ne dit pas ce qu'il ou elle pense, alors pour palier par avance à des désagréments, j'explique et espère tout le temps que dans un ''plus tard'' quand j'irais mieux, que j'aurais d'autres invitations, des opportunités, car je tiens à ces nouvelles personnes dans ma vie et les peurs de les perdre et devenir un reclus dépressif me hantent constamment depuis quelques semaines...
Cela est difficile de vivre avec des ''pensées automatiques et autonomes'' qui ont une vie à part et qui me tombent dessus même lorsque je sais intellectuellement qu'elles ne sont pas/plus fondées, alors permettez moi de vous dire mes nouveaux et nouvelles ami-e-s, et aux anciens aussi, et surtout à mon épouse : vous êtes formidables et merci de votre écoute, et de votre patience !
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