Le 11/05, j’ai lancé une
sondage concernant les anxiétés sociales, avec date butoir pour les réponses le
27 afin de me donner un peu de temps et poster les résultats et mes
commentaires pour la fin du mois de la sensibilisation à la santé mentale.
J’ai reçu 4 réponses, toutes de
femmes, ce qui ne m’a pas étonné car la majorité des vlog que j’ai écouté sur
youtube étaient également des femmes et le pourcentage d’hommes qui avaient osé
parler leurs cas spécifiques est faible, même si j’en ai trouvé.
J’ai changé les noms des 4
personnes afin de conserver leur anonymat – à leur demande.
Comme vous le verrez en lisant
les réponses à mes 6 questions, les anxiétés sociales de chacune de ces
personnes sont différentes, même s’il y’a des points communs : harcèlement
et agressions durant la jeunesse, à l’école, sont des sources très communes de
peurs de l’autre, peur de faire confiance et aussi une image de soi altérée,
rendue fragile par les répétitions de paroles ou d’actes qui remettent la
personne en question au point qu’elle pense que les autres ont raison.
J’ai remarqué cela aussi en écoutant de nombreux témoignages sur youtube, aussi bien en français et surtout en anglais.
En effet, bien que la
stigmatisation des maladies mentales soit présente partout, en France cela
semble un peu plus grave que dans les pays anglo-saxons, où de larges
mouvements de gens et d’organismes aident à briser les tabous et
stigmatisations, notamment à l’aide de nombreux hashtag et aussi, le mois de la
sensibilisation qui touche à sa fin sur le calendrier mais la sensibilisation
ne s’arrêtera pas là.
Je vous laisse découvrir les
résultats de cette enquête, et vous retrouve pour la conclusion après.
Question 1: pouvez-vous me donner
un aperçu rapide des sources de vos angoisses sociales?
- Paula : traumatisme de la petite enfance. Les parents se battaient. Parent abusif. Abus sexuel.
- Julia : Mes angoisses sociales consistent en des bruits forts, être dans des endroits bondés ou autour de gens que je ne connais pas très bien, et nouveaux endroits.
- Veronica : Je souffre d’anxiété sociale depuis ma jeune enfance, en particulier à l'école (probablement à cause d’harcèlement). Il semblerait que cette anxiété soit aussi présente dans ma famille.
- Céline : harcèlement et rejets durant l’adolescence, à cause de mes différences (vestimentaires, personnalité…). Agressions sexuelles (tripotée).
- Agressions physiques aussi.
Question 2: comment vos angoisses
sociales affectent vos routines quotidiennes et les interactions avec les gens
autour de vous dans votre vie privée et publique? Quelle est la gravité
évaluez-vous votre anxiété?
- Paula : Au pire absolu, paralysante. Je ne peux pas quitter ma maison. J’ai un traitement médical qui m’aide aller à mon travail et ne perturbe pas ma routine. Je me pousse hors de ma zone de confort, mais cela doit être sur mes conditions.
- Julia : Mes angoisses me touchent de différentes manières. Elles peuvent aller de l'environnement à la conscience de soi et l'estime de soi. Elles affectent également la quantité de temps qu'il faut pour me préparer, tels que la gestion du temps et les préoccupations sur mon apparence.
- Veronica : Pas aussi grave qu’elle ne fut, il fut un temps où je peinai pour quitter la maison ou est allé n’importe où, pour ne pas avoir à faire face à quiconque.
- Ça s’est amélioré pour moi personnellement même s’il m’arrive encore d’être anxieuse de temps en temps, surtout quand je suis seule. J’estime la gravité actuelle à 3/10.
Mon enquête a fait réfléchir Céline
pour la première fois et mettre des termes sur ses angoisses, et a relevé de
nombreuses situations :
- Je mange seule et décline les invitations, tandis qu’avec les gens je mange rapidement, ou peu.
- Je m’habille sobre et ample, évitant les tenues peu communes, (mon travaille normalise). Peur du ridicule dans mes tenues, comme dans mes actions, angoisse aggravée depuis mes 23 ans et aussi depuis que j’ai pris du poids. Je n’aime pas non plus aller essayer des vêtements dans les magasins, mais essaie quand même de le faire ; quand je ne rendre pas dedans ou que ça ne me va pas (ça arrive de plus en plus souvent) ça me déprime et j’ai un sentiment de honte.
- Peur de l’inconnu : Lieux (Je ne sors loin jamais seule car peur de me perdre seule). Soirées où je ne connais pas tout le monde et la peur d’être inintéressante et ne pas pouvoir défendre mes pensées par manque de connaissances ; J’évite de trop parler et de me mettre en avant, je laisse les gens parler.
- Peur d’inviter (chez moi ou autre) (je ne sais que dire et quoi faire, peur que les gens s’ennuient ou n’aiment pas ma cuisine), du coup Je n’invite pas.
- Je ne fais pas de sport (impression d’être ridicule)
- Quand il y a foule, j’ai parfois des montées de chaleurs, ou vertiges plus ou moins importants. Je cherche à faire une pause plus loin, ou m’assoir pour reprendre mes esprits un moment. J’évite de prendre les bus.
- Je ne regarde que très rarement les gens dans les yeux (les yeux sont le reflet de l’âme, mon âme est sensible et timide)
Question 3: Avez-vous demandé une aide
professionnelle ou un traitement pour votre anxiété? si oui, quel type et
quelle a été votre expérience générale?
- Paula : Thérapie. Médicaments. Oui ça aide si vous voulez faire votre travail et d'explorer les causes profondes.
- Julia : J'ai eu la TCC (thérapie cognitivo-comportementale) et de nombreux psychiatres dans le passé pour des TOC, l'anxiété et le comportement (syndrome d'Asperger).
- Veronica : adolescente oui mes expériences personnelles n’étaient pas bonnes. Pas beaucoup de professionnels semblaient comprendre et d’aileurs, beaucoup d'entre eux ne comprenaient pas du tout mes problèmes.
- Céline : Non jamais.
Question 4: faites-vous quelque chose pour vous aider
vous-même?
- Paula : Régime végétarien. Boire beaucoup d'eau. Fume de l’herbe.
- Julia : Je tente de rester aussi composée que possible quand je serai inquiet. Quand je suis à la maison, je vais en ligne et écouter de la musique, mais quand je suis à l'extérieur je tente de me dire mentalement que l'anxiété va bientôt baisser ou essaye de trouver un «lieu sûr».
- Veronica : La musique m'aide beaucoup comme le fait ma famille. À part cela, j'essaye de raisonner avec moi-même que les anxiétés sont irrationnelles.
- Céline : J’essaie de me raisonner, de me dire d’être moi-même mais le malaise prend le dessus dans beaucoup de situations.
Question 5: pensez-vous qu’il faut discuter ouvertement
de vos angoisses sociales avec votre cercle d'amis et la famille, et collègues
de travail? Si oui, y at-il des réactions générales des gens?
- Paula : Oui, mais la plupart des gens ne comprennent pas l'anxiété à moins qu'ils en souffrent. Les gens qui savent me soutiennent.
- Julia : Oui, je discute souvent de mes angoisses surtout si je suis dehors et anxieuse quand quelqu'un est avec moi (amis ou en famille).
- Veronica : Seulement avec la famille et les amis proches.
- Céline : Je n’y ai jamais pensé à vrai dire… mais à part deux ou trois personnes, je préfère m’abstenir…
Question 6: Voulez-vous que les gens aient d’avantage de
compréhension et plus d'empathie envers ceux qui souffrent d'anxiété sociale ou
pensez-vous que c’est un sujet privé à garder pour soi? Oui, bien sûr que je le
veux. Comme pleins de choses…
- Paula : Oui. Il doit y avoir moins de stigmatisation et plus de compréhension.
- Julia : Je veux que les gens prennent plus de temps pour comprendre les angoisses sociales plutôt que d'être si prompts à juger et être ainsi prêt à la discrimination contre ceux qui sont anxieux.
- Veronica : Ce serait génial s'il y avait plus de compréhension car beaucoup de gens semblent penser que vous pouvez simplement éteindre l’anxiété. Je préfère garder le silence, mais je suis sûr qu'il y’a beaucoup de gens qui trouveraient utile si elles pouvaient être ouvertes à ce sujet.
- Céline : j’aimerais que les gens soient plus compréhensifs et ne passent pas à l’agressif quand ils rencontrent des gens ou des choses qu’ils ne connaissent pas. De l’empathie, oui, j’aimerais de façon générale que les gens en aient plus, c’est clair…après les sujets privés, tout dépend à qui l'on s'adresse...
En conclusion, je suis très content d’avoir lancé cette
enquête et permis à Céline de faire son auto-analyse pour la première fois et
réaliser l’ampleur de ses anxiétés sociales, ce qui lui permettra de prendre le
chemin de la guérison.
Chacune des trois autres personnes qui savaient déjà ce
dont elles souffraient ont développés des outils distincts pour faire face et
l’anxiété les affectent très différemment.
Toutes sont d’accord sur le fait qu’il faudrait plus de
compréhension, tout en soulignant l’importance de savoir en qui l’on peut faire
confiance pour parler de tels sujets parfois privés et difficiles à évoquer.
En souhaitant à chacune de meilleurs jours et que les
anxiétés affectent moins, je termine avec ces mots :
La guérison est possible.
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