jeudi 7 septembre 2017

269 - Flux et reflux de santé et maladies mentales

(j'ai affiché la même image qu'en anglais pour conserver la poésie de mon titre initial. La traduction française perd un peu)

Les maladies mentales se développent naturellement. Elles ont des flux et des reflux. 
Parfois, je me sens suffisamment fonctionnel et plus libre de mes maladies que des jours où tout semble si lourd que je ne réussi faire face à rien, et à fortiori fonctionner correctement.

Le rétablissement n'est pas une ligne droite, et nous avons des moments, des périodes de courte ou de longue durée, où nous stagnons ou semblent régresser, et bien que ceux-ci soient difficiles à traverser, nous devons accepter que ce moment particulier, nous n'allons pas bien, mais pourrions aller mieux plus tard.



Ce que beaucoup de gens ne semblent pas comprendre, c'est que malgré la thérapie, les médicaments pour ceux qui les prennent, nous ne nous améliorons pas de façon progressive et linéaire. Malgré l'expérience humaine du temps linéaire, notre santé ne va pas du point A à B à C à D, et finalement à Z, en ligne droite. Au lieu de cela, nous empruntons des déviations, courbes autour de chemins, souvent non marqués, boueux et rocheux. 

Nous ne faisons pas semblant d'aller bien un jour et mal le prochain,  pour attirer l'attention ou sortir de situations. Certains jours, nous allons tout à fait bien, mais parfois on dira que nous allons bien alors que nous ne le sommes pas. 

Parfois, nous paraissons ok, mais vous ne voyez généralement pas nos maladies mentales. Beaucoup d'entre elles sont invisibles. Ce que l'on peut voir, c'est la pointe d'un iceberg: des symptômes que nous ne pouvons pas cacher, dans nos actions, dans nos expressions faciales, dans notre langage corporel, dans nos contractions et ainsi de suite.

Dans d'autres cas, en raison de beaucoup de stigmatisations sociales, nous tombons parfois dans le piège de l'auto-stigmatisation. Nous disons que nous allons bien, parce qu'on nous a dit d'être silencieux, de ne pas faire bouger et de rendre les autres mal à l'aise quant à la façon de "s'occuper" de nous et de nos maladies.


Parfois, nous avons honte ou que nous importunons les autres, alors nous nous stigmatisons et souffrons en silence.

Un troisième cas, parfois, nous disons que nous allons bien, par déni à notre condition. Nous voulons aller bien, alors nous disons que nous le sommes.

En dehors de ces cas, si nous allons bien un moment, mais pas le suivant, c'est parce que notre récupération non-linéaire a mal tournée - peut-être que ça a frappé une de ces bosses, ou peut-être que notre bateau métaphorique est tombé dans la mer...

Peut-être dans un autre moment - étant donnés le temps pour retrouver notre sang-froid, le contrôle de la situation, et nous avons réparés notre bateau métaphorique et pouvons monter à nouveau sur ces eaux orageuses.


Peut-être avons-nous besoin d'aide pour regagner les rivages, mais nous avons au moins besoin de votre compréhension que nous voulons logiquement aller mieux, récupérer et guérir, mais que nos maladies mentales vont et viennent; et qu'avec elles, notre santé mentale et notre capacité de fonctionner sont variables.

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