jeudi 5 septembre 2024

492 - Des chemins sans fin

 


Crédit image : photo prise par moi-même et éditée pour ce poème.

Ce 32e poème ne voulait guère venir en flux de conscience, et a demandé du jardinage répété.  

J'ai commencé sa composition suite à une invite de Miriamc4 sur Threads : Il y a un chemin devant moi - à partir des 22, 23 et 29 Août, d'abord en Anglais pour les deux premières strophes, puis après une courte pause, le 31 en atelier Twitch chez LineManoury, avec un sujet donné par Eden. L'aterlier a duré une heure et résultait en texte plus narratif que poètique, avec peu de rimes, de la ligne des lacets au flanc d'une épave, soit 95 mots.


Les jours suivants, j'ai continué à jardiner l'ensemble des textes, convertissant vers une forme plus poétique et des rimes plus nombreuses, majoritairement par paires. Dès le début de l'atelier, je composais mes lignes en Français, puis en Anglais, simultanément, et pendant les dernières phases, opté à changer des mots pour de meilleurs rimes, qui conservent aussi bien les sens dans les deux langues que des musicalités. 

Une comparaison rapide du nombre de mots : 285 en Français et 254 en Anglais, pour ce poème atypiquement composé.



Des chemins sans fin

 

Il y a un chemin devant moi. Son cours, Zig et Zag, serpentin.

Son sol sec et grossier, se dissout, pilé sous les pieds d'une horde qui le tyrannise.

Les sommets de montagnes se reflètent dans un étang éloigné, m’appellent par un geste fin.

Je précipite mes pas, la lumière est juste hors de portée. Contre qui je rivalise ?

 

Cette destination est-elle une véritable oasis ou cette piscine pourrait-elle scintiller un fantasme ?

Au crépuscule, mes pas s'estompent et s’émiettent

Plus encore, je dois emprunter ce chemin sinueux, vers un éventuel miasme.

Contre les tempêtes en cours, cambrer mon tronc peut m'éviter une chute bête.


Les lacets défaits me font trébucher, Je chancelle et tombe des brasses en sommes.

Ma vie défile alors que je cligne à voir des rochers tranchants déraper et un gémissement flétrit.

Le contact humide des vêtements et l'odeur salée réveillent mon fantôme.

Étourdie, je rouvre mes orbites oculaires devant une image floue de débris au bois pourri.


Corde d'alpiniste à la taille, je nage en tirant lentement ce bateau de l’oubli.

À la lueur de mon vernis pailleté et de murs phosphorescents, des matériaux j'assemble et enflamme comme de coutume.

Des lettres entourent une sirène au flanc de l’épave, le flanc de la Magalie.


Les souvenirs d'antan se cristallisent devant moi, les larmes brûlent mes joues dissolvent ma vision dans une brume.

Dans ce jeu de serpents et d'échelles, j'imite Sisyphe et Tantale,

Je suis sans cesse des passages caverneux en roulant des poids interdits de démission.

J’alterne des voyages des profondeurs aux ravins montagneux surplombant un lac scintillant.

Il y a toujours un chemin devant moi et des ombres qui chevauchent les pas déjà foulés dans mon sillon.

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