vendredi 12 février 2016

5- Livre - la Peur des autres



Livre - la Peur des autres
Auteurs: Christophe André ; Patrick Légeron 
Note: 8/10
Année: 2005 (1995)* 
Odile Jacob,  ISBN 2738112366

*332 pages (édition poche de 2005 que j'ai lue) / 272 pages (brochée de 1995)
Langue:  Français
Ce livre est très informatif et lève le voile, comme le souhaitaient les 2 auteurs, psys, sur les diverses formes d’anxiétés sociales : trac, timidité, phobie sociale, énoncés en sous-titre du livre. Il est illustré par de très nombreux cas de patients des 2 auteurs, pour mieux démontrer chaque facette. 


Des grilles d’auto-évalutation, de questions tout au long du livre ainsi qu’en annexe, aide à cerner ‘’ai-je des anxiétés sociales, et où, comment, dans quelles situations’’ – je présume que l’on lit pas ce type de livre sans une idée derrière la tête, ou dans mon cas, quelques certitudes et une suggestion de lecture… je me dis que non seulement je ne suis pas seul, mais y’a bien plus de gens aussi mal à l’aise, voire pire que moi, et y’a aussi des aides possibles, bien qu’elles ne soient pas toujours évidentes à trouver, compte tenu du corps médical et des retards d’une société qui prône le démerdez-vous, la vie est une souffrance de toutes manières…

Plus de détails ? 


Les chapitres de la première partie ‘’nos peurs sociales et leurs manifestations’’ sont :
Le 1er ''des situatons et des hommes'' fait un tour rapide des différentes anxiétés sociales et les divise en 4 grandes familles, montées en pyramide ; les peurs de l’échec, de se dévoiler, de s’affirmer, et enfin d’être observé.
Le second chapitre "le tumulte du corps'' fait un tour rapide des réactions corporelles des angoissés sociaux. J'y ai trouvé très intéressantes les étymologies de mots concernant les angoisses et les effets sur le corps.
le 3e chapitre se concentre sur les ''désordres du comportement'' et démontre comment une angoisse en situation sociale peut rendre les gens très maladroits et comment la plupart d'entre nous tenterons d'éviter les situations de stress...
De nombreux et courts témoignages dans chaque chapitre du livre fait un peu souffler un ''ouf, je ne suis pas le seul, et ça explique bien comment je suis''.
Le 4e chapitre ‘’tempête sous un crâne’’ fait le tour des pensées négatives des anxieux sociaux.

* La seconde partie ‘’des peurs normales aux peurs pathologiques’’ explique la différence entre une peur tout à fait banale, et celles des anxieux sociaux : le trac et appréhensions du 1er chapitre, la timidité au second, la personnalité évitante du troisième, et la phobie sociale au 4e.
La troisième partie ‘’mais pourquoi donc avons-nous peur des autres ?’’ n’a que 2 chapitres : la mécanique du psychisme et les origines. L’on se rend compte qu’une part de ces peurs réside dans notre cheminement d’humains qui dans le passé avions développé des peurs de façon à nous protéger de dangers, dont la nature a changé certes, mais des peurs qui perdurent tout de même, d’autant que leurs origines peuvent être multiples : biologiques, éventuellement héréditaires, psychodynamiques (qui résultent des expériences de chaque personne) et sociologiques (liés au milieu social, l’époque, la culture). Les auteurs nous parlent également des limites des connaissances concernant les origines qui pourraient inclure d’autres facteurs.

* La quatrième partie intéressera particulièrement les lecteurs souffrant d’anxiétés sociales puisqu’il se concentre sur les solutions ‘’ comment vaincre la peur des autres’’, et divisé en 5 chapitres :
Médicaments ou psychothérapie : même si les 2 psys nous indiquent les divers médicaments parfois utilisés et expliquent l’efficacité relative de chacun, ils insistent sur le fait qu’il ne faille pas que la solution soit uniquement médicamenteuse mais porter avant tout sur une psychothérapie et que l’usage de médicaments devrait être limitée – et sur ça, je suis content, car je refuserai des traitements que je juge inutile dans mon cas et dans bon nombre d’autres. Ils privilégient donc la TCC, la thérapie comportementale et cognitive et invitent à établir une liste des situations et les classer par ordre d’anxiété causée et d’évitement, afin de nous habituer progressivement, avec l’aide du thérapeute mais aussi après la thérapie, à faire face à nos peurs et faire baisser l’anxiété durablement. La TCC demande une implication et participation du patient, et du psy qui l’aide au-delà de l’écoute ‘’sur canapé’’.

* Partie 4, chapitre 2 ‘’ne plus fuir’’ explique les techniques d’exposition graduelle du patient face à des situations qui le gènes, afin de réduire leur impact anxieux et l’aider à progresser durant & après la thérapie, en étant concret dans les buts à atteindre.
Chapitre 3 enseigne l’art du ‘’bien communiquer’’ , favoriser le dialogue au lieu de s’imaginer les pires scénarios d’échanges avec les autres, pour alléger là encore l’anxiété.
Chapitre 4 procède à ‘’penser autrement’’, la part cognitive de la thérapie, à réfléchir à nos pensées automatiques en divers situations, et remplacer par des pensées moins alarmantes, moins négatives, dans l’approche au monde, aux autres, pour voir une fois de plus, une baisse d’anxiété.
Chapitre 5 ‘’ faut-il soigner les phobiques sociaux ?’’ est une sorte de synthèse des thérapeutes face à la problématique du corps médical qui ne diagnostique pas suffisamment les anxiétés sociales malgré l’existence de nombreuses recherches depuis des années. Ils démontrent au travers de 2 cas jugés à la base ‘’mineurs’’ mais qui s’avèrent fort pénibles aux patients, qu’il est important que le corps médical change et réfléchisse et prenne en charge les demandes d’aides de patients anxieux sociaux et ne plus minimiser la portée donnée à ces problèmes. 


Conclusion ‘’imagez que vous êtes tous nus’’ faisant référence au discours de Jerilyn Ross, présidente d’association américaine des troubles sociaux’’ lors du congrès mondial de psychiatrie en 1993, dont association dont il n’existe aucune équivalence en France, pour vraiment aider & suivre les patients. Je rattache ces 3 pages au chapitre 5, comme une suite logique de la synthèse des écrivains psy.
Le livre se termine sur des tableaux d’autoanalyse de situations sociales, en annexes, pour les lecteurs intéressés bien évidement…

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